Eva Guétat
La vie amoureuse durant la crise sanitaire
Dans le cadre d’un cours de première année de licence d’anthropologie, nous devions trouver un sujet en lien avec la pandémie sur lequel nous devions enquêter par la suite. Par curiosité, j’ai fait le choix de m’orienter vers les relations amoureuses durant la crise sanitaire. Après avoir trouvé le sujet de mes recherches, j’ai rapidement réalisé un quizz à l’aide de google forms afin d’obtenir certaines informations à propos des relations amoureuses, en particulier durant le confinement. Entre temps, j’ai lu un article publié par l’Université de Fribourg en Suisse, intitulé « Enquêter sur l’amour auprès de trois générations ». Cet article m’a permis de réaliser que pour les anciennes générations, comme celle de nos grand-parents, l’amour est un sujet complexe car sa représentation dépend des époques. Ainsi j’ai pris conscience qu’interroger des personnes d’un certain âge pourrait être compliqué, car le risque que les réponses soient floues était élevé. Par conséquent, j’ai alors décidé d’interroger une jeune femme de presque 20 ans pour répondre aisément et simplement à mes questions.

Le questionnaire réalisé sur google forms a permis de faire un questionnaire en ligne de manière anonyme. Le fait que ce questionnaire soit digital a facilité sa diffusion et nous a permis d’accroitre facilement le nombre de participants. Par ailleurs, l’anonymat était un excellent moyen d’obtenir des informations honnêtes et m’a évité d’avoir des questions sans réponses. À ce propos, certaines personnes se sont même confiées librement sans crainte de honte ou de jugement, car leur identité n’était pas révélée. Par exemple, un jeune homme d’environs la trentaine, a reconnu n’avoir jamais eu de petite amie auparavant et même n’avoir encore jamais embrassé la moindre fille. Pourtant, il s’est avéré que malgré la crise sanitaire, ce jeune homme a eu envie que cela change et s’est inscrit sur différents sites et applications de rencontre et a par la suite rencontré plusieurs femmes.

L’entretien s’est fait avec une jeune fille de 19 ans. Cette femme est mon amie, ce qui a permis encore une fois d’obtenir des réponses honnêtes et sans altérations liées à la peur du jugement. Durant cet entretien par visio, j’ai rencontré plusieurs problèmes techniques comme des coupures de son ou encore un retard du son par rapport à l’image. À la fin de cet entretien, je me suis rendu compte que dialoguer avec quelqu’un sur un sujet précis permet d’apporter un regard supplémentaire voire complémentaire au nôtre. Cela m’a apporté des idées aux quelles je n’y avais même pas songé et m’a également apporté un bon nombre d’informations au sujet des relations amoureuses depuis la covid-19.

D’APRÈS LE QUESTIONNAIRE, j’ai appris qu’un bon nombre de participants avait trouvé l’amour durant la pandémie, ce qui m’a assez étonnée. Pour les personnes en couple, le plus difficile à vivre n'a pas été la cohabitation permanente, mais au contraire le fait de vivre le confinement séparés par la distance. D’ailleurs, la plupart d’entre eux ont passé le deuxième confinement ensemble par crainte d’être séparé à nouveau pendant plusieurs mois. Pour la majorité des participants, la solitude et l’isolement ont créé beaucoup de peine et de tristesse. Même pour les personnes en couple, la solitude était présente, car même s’ils vivaient avec leur moitié, ils étaient séparé de tous leurs autres proches, que ce soit leur famille ou leurs amis.

SUITE À L’ENTRETIEN, j’ai remarqué que même si le sondage a révélé que peu de personnes se sont inscrites sur des sites ou applications de rencontre pendant la crise sanitaire, beaucoup de jeunes ont tout de même utilisé ces plateformes pour sortir de l’isolement et communiquer avec d’autres personnes et aussi les rencontrer quand cela était possible. Peu d’utilisateur avaient peur d’attraper le Covid lors des rencontres, par ailleurs peu d’entre eux respectait les mesures sanitaires comme les gestes barrière.



La solitude a été très présente chez un bon nombre de personnes pendant le confinement. Pour pallier ce sentiment, certains se sont inscrits sur des sites de rencontre, mais d'autres se sont tourné vers des poupées à taille humaine. Contrairement à ce que l’on pourrait penser, ces poupées leur servent très peu pour le sexe, elles leur servent surtout à leur tenir compagnie et à se sentir moins seul dans la vie de tous les jours. Concernant le sexe durant le confinement, les résultats sont assez divers, certains ont plus de rapports sexuels tandis que d’autre en ont eu beaucoup moins voire plus du tout. La seule information concrète à ce sujet, c’est que d’après les statistiques, plus de sextoys se sont vendu pendant le confinement qu’en tant normal.
Sextoys, dolls et confinement
Le monde pendant / le monde d'après