Le monde pendant / le monde d'après
Le deuil du deuil
Anna-Maria Andanov, Sanjit Autar, Célestin Bineau, Emma Garcia, Neila Mouillah-Tlili & Fatoumata Sacko
En tant qu'humains traversant une période de deuil, nous nous trouvons actuellement devant un double impératif contradictoire et insupportable : d'une part, celui de prendre soin de nos morts, de les honorer, d’être à plusieurs pour traverser ces périodes difficiles, et d'autre part, l’obligation de respecter les règles sanitaires imposées d'en haut par le gouvernement. Comment se rapportent les personnes endeuillées à cette double contrainte* ? Quand ils/elles sont en deuil, et quand c'est leur métier de prendre soin des morts et/ou d’accompagner les familles qui les voient partir ? Quelles sont les possibilités de "bricolage" et les brèches trouvées à une échelle locale pour contrer cette double contrainte, et parvenir, tant bien que mal, à vivre dignement ces moments de deuil ?
C’est avec ces questions en tête que nous avons mené notre enquête. Elle est restituée ici à partir des entretiens et témoignages que nous avons recueillis auprès de différentes personnes : personne endeuillée que l’une d’entre nous connait personnellement, personnels soignants (travaillant en EHPAD et à l’hôpital), personnel des pompes funèbres, membre d’association d’accompagnement aux personnes en deuil, ainsi que des échanges que nous avons eu la chance d’avoir avec Grégory Delaplace, anthropologue et enseignant chercheur à Nanterre, spécialiste des questions relatives à la mort, au deuil et aux pratiques funéraires. Ce travail ne cherche pas à rapporter de façon exhaustive ou généralisante « ce que serait devenu le deuil » avec le covid, le terrain ethnographique étant bien trop restreint pour cela. En revanche nous nous sommes appliqué.es à rassembler et faire entendre quelques témoignages singuliers de personnes qui, depuis des positions différentes, ont eu à vivre des deuils contrariés cette année et qui ont accepté de nous en faire part, de nous raconter comment ils l’ont vécu, ou ce qu’ils analysent de la place du deuil dans la société actuelle.
*Le concept de double contrainte a été forgé par Gregory Bateson de l’école de Palo Alto. Il désigne au départ la position psycho-affective de l’enfant qui se voit à la fois aimé et détesté par son/ses parent(s), ce qui favorise l’émergence de la schizophrénie.


L’enterrement s’est tenu le 7 décembre; Diane souligne à quel point les choses se sont passées vite (“de l’hôpital à la tombe en 2 jours”). Elle mentionne le peu de contact avec la défunte pendant ses derniers jours: elle n’a évidemment pas pu la visiter pendant qu’elle était malade et l’a juste appelé une fois pendant son séjour à l’hôpital. De plus, la nouvelle de la mort de sa sœur (plus jeune qu’elle et en bonne santé) a pris tout le monde de court. “C’était une tragédie”. Selon Diane c’est ce qui différencie le COVID de la plupart des autres maladies : la vitesse à laquelle les choses empirent. Contrairement aux personnes souffrant de maladies long-terme, la mort de sa sœur a été un vrai choc. Ceci allié au peu de contact avec elle a plongé Diane dans un deuil intense. Diane a de surcroît aussi attrapé le COVID moins d’un mois après, à la mi-décembre, et s’en est sortie sans séquelles. Une dynamique de “culpabilité du survivant” semble dans une certaine mesure entrer en jeu..?

Pendant l’enterrement le cercueil a dû rester fermé, il y avait simplement un portrait de la défunte posé sur ce dernier. Je sens que Diane aurait aimé voir le visage de sa sœur une dernière fois; elle décrit le cercueil comme non pas juste fermé mais “scellé”, comme emprisonnant la personne chère. De plus, le nombre de gens présents était restreint à 15 à cause des mesures gouvernementales, décembre étant l’un des mois de pic du COVID en Bulgarie. Diane me rappelle qu’elle et sa sœur font partie d’une grande famille, donc de nombreuses personnes manquaient à l’appel. Il n’y avait pas de moyen d’assister virtuellement, pas de visioconférence ou de photos. Beaucoup d’amis et de membres moins proches de la famille ont dû se contenter d’entendre parler de l’enterrement. Tous ceux présents devaient se tenir masqués et à 1,5m de distance les uns des autres, ce qui apportait une atmosphère anormale à l’évènement selon Diane.
Les coutumes religieuses habituelles ont pu avoir lieu: le prêtre a récité les prières et béni la défunte, et ses proches ont pu déposer les offrandes traditionnelles sur sa tombe (blé bouilli, vin, pain, fleurs). Cependant, ils n’ont pas eu accès à l’église du cimetière par vigilance sanitaire, en conséquence le discours du prêtre s’est tenu dehors, ce qui n’est pas le cas pour les cérémonies orthodoxes en temps normal.
Il y a eu un évènement de commémoration au cimetière 40 jours après la mort de la sœur de Diane (le 13 janvier), comme l’indique la tradition religieuse. Encore une fois, 15 personnes masquées et espacées ont déposé de la nourriture et des fleurs sur la tombe, et un prêtre était présent. Les restrictions se sont moins fait ressentir car il est normal de n’avoir qu’une quinzaine de proches à cet évènement, COVID ou non.    

Interview réalisée et retranscrite par Anna-Maria Andonov, le 2 mars 2021








Je m’appelle Sandra, j’ai 32 ans, je suis infirmière. Le 15 juin 2020, je prends ma voiture pour parcourir les 150 km qui me séparent de l’hôpital Robert Debré, où ma maman, Patricia, est hospitalisée pour Covid-19. Elle a 76 ans, souffre de diabète, d’hypertension artérielle, de trouble du rythme cardiaque et de surpoids. En tant que soignante, je sais que son pronostic vital sera vite engagé. Et pourtant je me raccroche à tous les minces espoirs que l’on me donne. 

Je fais la route avec une de mes sœurs. On se donne rendez-vous au parking de covoiturage et je monte à l’arrière de la voiture. À cet instant, nous savons, elle et moi, que nous ne reverrons pas notre maman vivante, mais qu’on pourra revoir son visage, une fois qu’elle aura rendu son dernier souffle contagieux. 

Le médecin de l’hôpital de Robert Debré a été très claire sur le fait que nous ne pourrions pas voir notre maman mourante, qu’il faudra attendre son décès. Nous arrivons dans un hôtel de bord de route en fin d’après-midi. Là, nous attendons l’appel du médecin. L’attente est irréelle. Comment attendre la mort de sa mère dans la chambre anonyme d’un hôtel, situé à moins de deux minutes de l’hôpital où elle vit ses dernières minutes ? Le sommeil ne vient pas. Le lendemain matin, nous recevons un appel de ma sœur : il faut venir, notre mère est partie.
On s’habille rapidement et on prend la voiture. En arrivant à l’hôpital, il y a une barrière avec un vigile, nous nous dirigeons vers la tente. Après avoir expliqué notre situation, les pompiers nous autorisent enfin à entrer dans l’hôpital. Nous montons au 5e étage, à l’unité Covid. Le médecin nous ouvre. Dans le vestiaire, elle nous explique le protocole. Nous enlevons nos vêtements, mettons des pyjamas de bloc, puis nous passons dans un deuxième vestiaire, où nous enfilons les surchaussures, les charlottes et les masques chirurgicaux. Nous nous lavons les mains au gel hydroalcoolique, et entrons dans le service où nous enfilons une surblouse en tissu et des gants. Nous retrouvons notre autre sœur qui nous attend dans le couloir.

Nous arrivons enfin, après toutes ces étapes, dans la chambre de notre maman. Nous sommes toutes les trois, ensemble. Nous restons une heure, peut-être plus. Maman est désappareillée : plus de lunettes à oxygène, plus de cathéter, ni de sonde urinaire. Les infirmiers ont positionné ses mains, jointes sur un drap blanc lui arrivant à la poitrine. Elle porte une blouse d’hôpital. Sa bouche est encore ouverte, mais ses yeux sont fermés.
Je m’approche du lit.  Au moment de partir, je touche son bras et je fonds en larmes. Et pour la première et la dernière fois, nous nous prenons toutes les trois dans les bras en pleurant à chaudes larmes.
Nous sortons de la chambre, complètement perdues. On enlève les surblouses et les gants, on met du gel hydroalcoolique. On attend dans la salle de pause des infirmiers, avec les masques et le nez qui coule. Quelqu’un nous propose un café. Un soignant nous conduit à part dans une chambre vide, pour des raisons sanitaires, et nous explique que nous devons voir un autre médecin avant de partir.
Nous repassons au vestiaire pour enlever les masques, les charlottes, les surchaussures et les pyjamas de bloc. Nous nous rhabillons. Et nous attendons le médecin dans le couloir près de l’ascenseur. Le médecin arrive, nous nous asseyons sur un banc et lui reste debout, face à nous. Il nous explique la suite. Notre maman va être descendue dans une housse mortuaire qui sera scellée de manière définitive, sans toilette, sans soin de conservation, dans un des frigos réservés au Covid. Puis il nous informe que les pompes funèbres ouvrent à 13 h 30. Il est 12 h 30.
À 13 h 30, j’appelle les pompes funèbres de Robert Debré, pour leur demander si une cérémonie est possible. Avec mes sœurs, nous avons encore l’espoir de pouvoir organiser des funérailles, même en petit comité. Mon interlocutrice me répond par la négative, et soutient que les autres pompes funèbres auront la même réponse. Mon interlocutrice ajoute qu’il n’y aura pas de cérémonie, pas de possibilité d’assister à la levée du corps, ni à la crémation.
J’appelle d'autres pompes funèbres, qui me tiennent le même discours et m’informent que c’est une décision régionale. Nous revenons vers les services funéraires de Robert Debré. Au téléphone, les pompes funèbres m’informent qu’ils viendront chercher ma mère le 21 juin à 9 heures à l’hôpital, que la crémation aura lieu à 10 heures, et que l’une d’entre nous pourra récupérer les cendres le lendemain. Le corps de ma mère restera cinq jours dans un frigo de la morgue, et sera incinéré sans présence familiale dans un crématorium. Nous sommes dépossédées du deuil. Notre maman, pour nous si familière, si intime, nous est maintenant littéralement étrangère. Nous ne pouvons rien dire, rien choisir, tout juste bonnes à remplir et signer des autorisations administratives. Dans ce moment de confinement général des émotions, nos larmes, nos mouchoirs et nos nez qui coulent sont des anomalies.
Encore une nuit d’hôtel et nous retournerons chacune de notre côté, dans nos vies respectives et confinées. Sur la route de l’hôtel, nous croisons des gendarmes à un rond-point. Ils nous demandent de nous garer sur le bas-côté, et nous interrogent sèchement sur notre destination. Nous nous sentons coupables, comme si nous n’avions pas le droit d’être là. Comment se fait-il que nous ressentions cela ? Ils nous laissent passer.
Il est 18 h 30 quand nous arrivons à l’hôtel. Le réceptionniste, qui connaissait le motif de notre venue, nous lance à la cantonade : « Ça s’est bien passé l’enterrement ? ». Avec ma sœur, nous sommes sidérées par cette réaction hors de propos. Le monde semble indifférent à notre deuil, comme s’il n’existait pas, comme si notre maman n’était pas vraiment décédée et que nous faisions un mauvais rêve
Le lendemain, nous retournons à l’hôpital pour récupérer les affaires de notre maman dans des sacs DASRI. On nous dit de ne pas les ouvrir pendant dix jours, et de les laisser dans la cave ou sur le balcon. Les sacs ne sont pas fermés hermétiquement. Avec mes sœurs, nous passons encore un moment sur le banc du jardin de l’hôpital. C’est dur de se quitter. On se salue de loin. Ma grande sœur repart seule. Je reprends la route avec ma petite sœur.
Toujours des camions. Nous parlons un peu. Je suis épuisée. Ma sœur me dépose au parking de covoiturage du péage de Valence nord. On ne s’embrasse toujours pas. Je récupère mes affaires dans le coffre, je retourne dans ma voiture, et je rejoins mon compagnon et nos deux enfants. Nous avions prévu que je m’isole pendant deux semaines à mon retour de l’hôpital. Il nous paraît maintenant évident que nous resterons ensemble. Je retrouve ce quotidien si étrange propre au Covid, scrutant l’apparition de symptômes qui ne viennent pas.
Le 15 juin, je reçois un message de ma sœur accompagné d’une photo. « Voilà où j’ai récupéré les cendres de maman, c’est une honte. » Sur une table recouverte d’une nappe bleue et sale ; là, au milieu des poubelles, des cendriers vides et des bancs usagés, un homme a posé l’urne revêtue d’un sac rouge vif criant de vulgarité. L’homme est reparti presque sans un mot, laissant les cendres de ma mère dans un local à poubelles, et ma sœur dépitée, consternée et seule.

Sanjit Autar a recueilli le témoignage de cette jeune femme, personnel médical au sein de l'hôpital Robert Debré, qui a livré son histoire sous la forme d’une lettre.







Les médias ont beaucoup décrit l’évolution des mesures du gouvernement. Ils déplorent souvent les nouvelles mesures et leurs impacts sur le moral des français. Les restrictions concernant le nombre de personnes durant les enterrements et l’interdiction de certains soins religieux sont perçues comme un grand problème pour la population française, qui conduirait à négliger ses morts. On observe un ressenti d’effacement de la mort, du deuil et des défunts durant cette pandémie. Le ton grave des titres de journaux illustre un chamboulement sociétal, et un dilemme pour toutes les familles endeuillées. 
Quelques articles à consulter :
• https://www.liberation.fr/societe/sante/morts-du-covid-ni-adieux-ni-obseques-20210314_GOA4GGS3TFGP7ECCODO7N3MIDA/
• https://www.la-croix.com/Religion/delicate-tache-dire-mort-temps-Covid-19-2021-04-02-1201148985 
• https://www.mediapart.fr/journal/france/051120/cremations-imposees-funerailles-entachees-l-etat-n-pas-su-faire-face-aux-morts-du-covid
• https://www.france24.com/fr/20200417-%C3%A0-l-%C3%A8re-du-covid-19-des-familles-diffusent-les-fun%C3%A9railles-en-direct-sur-facebook
• https://www.leparisien.fr/societe/coronavirus-quatre-pv-dresses-contre-une-famille-apres-un-enterrement-dans-la-calvados-22-03-2020-8285613.php 
• https://www.lemonde.fr/societe/article/2020/03/21/coronavirus-les-familles-en-deuil-privees-de-ceremonie_6033910_3224.html 
• https://www.lejdd.fr/Societe/comment-le-coronavirus-chamboule-les-deuils-et-les-funerailles-3956993 






Rappel définition :
Mise en bière immédiate sous 24h : Elle concerne une exception en cas de maladie contagieuse. L’arrêté du 20 juillet 1998 et l’avis du HCSP du 20 décembre 2012 fixent la liste des maladies concernées. [...] Pour la Covid-19, la mise en bière immédiate a été recommandée par le HCSP dans ses avis du 18 février et du 24 mars 2020 par analogie au SARS-CoV.
 
4.2.1 Recommandations générales, quel que soit le lieu du décès 
• Les proches du défunt peuvent voir le visage de la personne décédée dans la chambre hospitalière, mortuaire (hôpital, domicile, maison de retraite, résidence) ou funéraire, tout en respectant les mesures barrière définies ci-après pour chaque lieu [...] 
• Les soins de conservation (thanatopraxie) définis à l'article L. 2223-19-1 du code général des collectivités territoriales sur le corps des défunts suspects ou atteints de Covid-19 au moment de leur décès sont interdits ; 
• La mise en bière doit être réalisée : - en présence de la famille autant que possible et en tout état de cause nécessairement en lien avec elle ; - la vue du défunt par les proches, si elle est souhaitée, doit être respectée afin de faciliter le deuil des proches.
• Depuis le 3 décembre 2020, les cérémonies funéraires dans les lieux de culte ne sont plus limitées en nombre de participants à condition d'occuper seulement une rangée sur deux et de laisser libres 2 sièges entre chaque personne ou entité familiale.






Les processus de deuil sont fortement contrariés dans le contexte épidémique actuel. Quand ce n’est pas interdit, il reste difficile de voir et d’accompagner les personnes atteintes de la covid et qui sont en fin de vie, qu’il s’agisse de nos proches, de nos patient.e.s ; qu’ils vivent leurs derniers jours à leur domicile, en EHPAD ou à l’hôpital. Les modifications successives des réglementations relatives au traitement du corps ont d’abord privé de nombreuses familles de voir leur proche une dernière fois, la housse mortuaire étant fermée ou le cercueil scellé le plus rapidement possible après le décès pour éviter tout risque de contagion. Or, ce qui semble être le plus indispensable pour les proches d’une personne qui décède, c’est bien le fait de la reconnaître, de « confirmer que le mort est bien mort ». Les normes sanitaires se sont sur ce point assouplies fin mars 2020, afin que les proches puissent à minima constater le décès. Mais elles restent très rigides concernant le déroulement des étapes qui suivent la mort de la personne, pour lesquelles les familles ont un pouvoir de décision très restreint (mise en bière du corps sous 24h, transfert dans un cercueil fermé, sépulture sous condition du respect des protocoles sanitaires). Les lois adoptées dans le cadre de l’état d‘urgence empêchent également la réalisation des soins de conservation du corps et des toilettes rituelles, en dépit de leur importance pour rendre sa dignité au défunt et garder en souvenir une image positive de la personne. Les mesures d’interdiction, puis de limitation en nombre des rassemblements pour les obsèques, la fermeture des lieux de culte et des cimetières, l’isolement des personnes endeuillées ont également représenté et représentent encore des obstacles souvent infranchissables pour mener à bien un processus de deuil. Ces conditions particulièrement difficiles, à la fois pour dire au revoir à celui ou celle qu’on aime, pour se réunir en son hommage, pour se reconstruire, sont bien le résultat de la politique sanitaire décidée par le gouvernement depuis le début de la crise de la Covid, et non le résultat de l’adaptation spontanée des comportements individuels pour se protéger du virus, comme cela a pu être dit et analysé par la presse. Si, en temps d’épidémie, le comportement même du virus – son taux de contagion et de létalité notamment – semble bien jouer un rôle dans la modification des pratiques funéraires, comme en témoignent les travaux de l’historien Thomas Laqueur dans « Le travail des morts », il reste que les humains sont attachés à prendre soin et honorer leurs morts de tous temps et en tous lieux. Les périodes pendant lesquelles les morts sont négligés sont plus récentes qu’on ne le croit : depuis le XVIIIe siècle et le changement majeur de gouvernementalité des populations qu’il a vu naître. La crise actuelle, avec les souffrances et les traces que laissent ces morts et ces deuils négligés, marque sans doute un nouveau tournant en ce sens qu’il serait intéressant d’étudier plus en profondeur dans un cadre anthropologique : quelle relation aux morts révèle cette gestion politique disciplinaire ? Quels besoins et valeurs associés à la mort et au deuil nous font défaut actuellement ? Comment se matérialisent ou s’instancient collectivement ces besoins et ces valeurs ? A-t-on davantage de marge de manœuvre pour rendre hommage à nos morts quand on est riches ? Quand on est croyant.e.s ? Le nouveau régime de gouvernance sanitaire mondiale fait-il ou fera-t-il émerger une homogénéisation croissante des pratiques funéraires ? Comment ? Et comment lutter contre ?
Conclusion
Ce que dit la presse
Extrait de l’actualisation des recommandations du Haut conseil de la santé publique (HCSP) relatives à la prise en charge du corps d’une personne décédée et infectée par le SARS-CoV-2. Ce document actualise les recommandations du 24 mars 2020.
Témoignage d’une jeune femme qui travaille au sein de l’hôpital Robert Debré comme personnel médical.
Interview d’une personne (que nous appellerons Diane pour conserver son anonymat) qui a perdu sa sœur, décédée du COVID le 5 décembre 2020 dans un hôpital à Sofia (Bulgarie).